Les leçons en plein air

299447_149410195148398_90728260_n

Malaparte – Kaputt

1942, la guerre sur le front russe – extrait

« La seule fois qu’il m’arriva d’assister à une de ces leçons, ce fut dans le kolkhoze d’un village près de Nemirowskoie.

Et, dorénavant, je refusai toujours d’assister à ces exercices de lecture. «Warum nicht ?,me disaient les officiers allemands du général von Schobert. Pourquoi ne voulez vous pas assister aux leçons en plein air? C’est une expérience très intéressante, sehr intéressant.» Continuer la lecture de Les leçons en plein air

Les huitres

« Pendant que je mangeais mes huîtres au fort goût de marée, avec une légère saveur métallique que le vin blanc frais emportait, ne laissant que l’odeur de la mer et une savoureuse sensation sur la langue et pendant que je buvais le liquide frais de chaque coquille et savourais ensuite le goût vif du vin, je cessais de me sentir vidé et commençait à être heureux et à dresser des plans. »

Ernest Hemingway – Paris est une fête – Folio – p 46

« J’entamai ma seconde douzaine d’huîtres plates, servies sur un lit de glace pilée, dans un plat en argent et observai les bords bruns et incroyablement délicats réagir et se crisper en recevant, goutte à goutte, le jus du citron que je pressais au dessus de la coquille, ou quand je tranchais le pédoncule, avant de porter la chair à ma bouche où je la mastiquais consciencieusement. »

Ernest Hemingway – Paris est une fête – Folio – p 154

Ou comment se mettre en appétit en lisant autre chose qu’un livre de recettes.

Si je meurs…

celine

« si je meurs de ma mort à moi, plus tard, je ne veux surtout pas qu’on me brûle ! Je voudrais qu’on me laisse en terre, pourrir au cimetière, tranquillement, là, prêt à revivre peut être…Sait-on jamais. Tandis que si on me brûlait en cendres, Lola, comprenez-vous, ça serait fini, bien fini… Un squelette, malgré tout, ça ressemble encore un peu à un homme… C’est toujours plus prêt à revivre que des cendres… Des cendres c’est fini !… »

Céline – Voyage au bout de la nuit – Folio – p65

Céline a beau porter un regard sans concession sur la tragédie du monde, la peur de mourir le ramène vers ses racines chrétiennes. Petite lâcheté ou espérance folle ?

Premier jour

Depuis le temps que ça me chatouillait, il fallait bien qu’un jour je passe à l’acte. J’ai toujours écrit des petites choses, des fragments, des maximes, autant de phrases définitives inscrites à la hâte sur des bouts de papiers et qui finissaient à la poubelle.

La lecture des textes de Charles Juliet  (L’année de l’éveil Lambeaux) et surtout celle du dernier tome de son journal (Apaisement – journal VII) m’a fait franchir le pas. Il y décrit ses rencontres avec des artistes ou des gens de passages. Son écriture est intime, précise,  gracieuse, exigeante. Rien n’y est superflu.

Il y a toujours quelque chose à apprendre des autres quand on ne les juge pas.