Les amies de ma mère

 

Les amies de ma mère

Certains samedi quand il pleuvait

Et que la ville se taisait

Ma mère, souvent faisait venir quelques amies

Pour faire salon, et prendre le thé

Et quand elles sonnaient, c’était moi

Qui leur ouvrais à chaque fois

Elles souriaient, elles étaient belles, elles sentaient bon,

Les amies de maman

Elles s’asseyaient élégamment

Sur le sofa évidemment

Croisant les jambes et laissant voir comme il se doit

Le haut de leurs bas, oh là là !

Je m’installais un peu plus loin

Avec une BD dans les mains

Lucky Luc n’avait pas beaucoup plus que Tintin

Leurs arguments, c’est certain.

Quand sur la table m’attendaient

Une limonade, un macaron

Elles me faisaient une petite place à leur côté  

Je m’y glissais, c’était bon

J’étais enfin aux premières loges

Je ne devrais pas vous dire ça

Mais quand elles me frôlaient l’épaule

J’étais un homme, croyez moi

Mais dehors la nuit s’éveillait

Et toute la ville s’éclairait

Elles se levaient en promettant de revenir

Un samedi, pour le thé.

Arrivées dans le vestibule

Elles se penchaient pour m’embrasser

Qu’il est mignon ce petit ange

Et bien innocent qu’elles disaient

Qu’il est mignon ce petit ange

Et bien innocent qu’elles disaient

La mort à deux cents balles

Choqué par son expérience des combats sur le front de la grande guerre, le soldat Ferdinand Bardamu est victime d’un accès de délire hallucinatoire. Il est hospitalisé, et passe de longs mois dans différentes maisons de repos. À sa sorti il rencontre Voireuse, un copain d’avant la guerre. Désargentés, les deux amis cherchent des combines pour se faire rapidement du liquide. Ils rendent d’abord visite à des bijoutiers qui les employaient pour des extras, les Puta. Ces derniers les expédient rapidement en ne leur laissant qu’un maigre pourboire.

 

Voyage au bout de la nuit – Céline – extrait, lu et illustré

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