Les amies de ma mère
Certains samedi quand il pleuvait
Et que la ville se taisait
Ma mère, souvent faisait venir quelques amies
Pour faire salon, et prendre le thé
Et quand elles sonnaient, c’était moi
Qui leur ouvrais à chaque fois
Elles souriaient, elles étaient belles, elles sentaient bon,
Les amies de maman
Elles s’asseyaient élégamment
Sur le sofa évidemment
Croisant les jambes et laissant voir comme il se doit
Le haut de leurs bas, oh là là !
Je m’installais un peu plus loin
Avec une BD dans les mains
Lucky Luc n’avait pas beaucoup plus que Tintin
Leurs arguments, c’est certain.
Quand sur la table m’attendaient
Une limonade, un macaron
Elles me faisaient une petite place à leur côté
Je m’y glissais, c’était bon
J’étais enfin aux premières loges
Je ne devrais pas vous dire ça
Mais quand elles me frôlaient l’épaule
J’étais un homme, croyez moi
Mais dehors la nuit s’éveillait
Et toute la ville s’éclairait
Elles se levaient en promettant de revenir
Un samedi, pour le thé.
Arrivées dans le vestibule
Elles se penchaient pour m’embrasser
Qu’il est mignon ce petit ange
Et bien innocent qu’elles disaient
Qu’il est mignon ce petit ange
Et bien innocent qu’elles disaient