Castratrice

Ou comment des propos délibérément dévastateurs font mouche

Scott Fitzgerald se confie à Ernest Hemingway – Paris est une fête – Folio – p243, 244

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Finalement, alors que nous mangions la tarte aux cerises, et buvions une dernière carafe de vin, il dit:« Tu sais que je n’ai jamais couché avec personne d’autre que Zelda.

– Je ne savais pas.

– Je croyais te l’avoir dit.

– Non. Tu m’as dit des tas de choses, mais pas ça.

– C’est à ce propos que je dois te poser une question.

– Bon. Vas-y. Continuer la lecture de Castratrice

Evan Shipman

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« Il nous faut plus de mystère authentiques dans nos vies, Hem, dit il un jour. Ce qui manque le plus à notre époque, c’est un écrivain sans ambition et un poème inédit vraiment important. Mais bien sûre, il faut vivre. »

Je n’ai jamais vu aucun écrit concernant Evan Shipman, ce quartier de Paris ou ses poèmes non publiés, et c’est pourquoi je pense qu’il est capital de l’inclure dans cet ouvrage.

Ernest Hemingway – Paris est une fête – Folio – p 173, 174 Continuer la lecture de Evan Shipman

Ou comment garder le fil de son inspiration

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« Quand j’écrivais quelque chose, j’avais besoin de lire après avoir posé la plume. Si vous continuez à penser à ce que vous écrivez, en dehors des heures de travail, vous perdez le fil et vous ne pouvez le ressaisir le lendemain. Continuer la lecture de Ou comment garder le fil de son inspiration

Les leçons en plein air

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Malaparte – Kaputt

1942, la guerre sur le front russe – extrait

« La seule fois qu’il m’arriva d’assister à une de ces leçons, ce fut dans le kolkhoze d’un village près de Nemirowskoie.

Et, dorénavant, je refusai toujours d’assister à ces exercices de lecture. «Warum nicht ?,me disaient les officiers allemands du général von Schobert. Pourquoi ne voulez vous pas assister aux leçons en plein air? C’est une expérience très intéressante, sehr intéressant.» Continuer la lecture de Les leçons en plein air

Les huitres

« Pendant que je mangeais mes huîtres au fort goût de marée, avec une légère saveur métallique que le vin blanc frais emportait, ne laissant que l’odeur de la mer et une savoureuse sensation sur la langue et pendant que je buvais le liquide frais de chaque coquille et savourais ensuite le goût vif du vin, je cessais de me sentir vidé et commençait à être heureux et à dresser des plans. »

Ernest Hemingway – Paris est une fête – Folio – p 46

« J’entamai ma seconde douzaine d’huîtres plates, servies sur un lit de glace pilée, dans un plat en argent et observai les bords bruns et incroyablement délicats réagir et se crisper en recevant, goutte à goutte, le jus du citron que je pressais au dessus de la coquille, ou quand je tranchais le pédoncule, avant de porter la chair à ma bouche où je la mastiquais consciencieusement. »

Ernest Hemingway – Paris est une fête – Folio – p 154

Ou comment se mettre en appétit en lisant autre chose qu’un livre de recettes.

Si je meurs…

celine

« si je meurs de ma mort à moi, plus tard, je ne veux surtout pas qu’on me brûle ! Je voudrais qu’on me laisse en terre, pourrir au cimetière, tranquillement, là, prêt à revivre peut être…Sait-on jamais. Tandis que si on me brûlait en cendres, Lola, comprenez-vous, ça serait fini, bien fini… Un squelette, malgré tout, ça ressemble encore un peu à un homme… C’est toujours plus prêt à revivre que des cendres… Des cendres c’est fini !… »

Céline – Voyage au bout de la nuit – Folio – p65

Céline a beau porter un regard sans concession sur la tragédie du monde, la peur de mourir le ramène vers ses racines chrétiennes. Petite lâcheté ou espérance folle ?