Je me prépare à aller désherber au jardin. Cette activité, qui peut sembler sans intérêt pour beaucoup, m’est au contraire très profitable. La répétition des mêmes gestes, et la progression lente de ces petit travaux, à recommencer sans cesse, m’apparait comme une métaphore des tourments qui sont les miens. Pour certains, l’ordre et la beauté des choses ne peuvent apparaître qu’après un long et patient travail de défrichage. Chaque être a sa propre vérité. Il faut avoir le courage de l’affronter, et d’aller la chercher dans les orties et sous les ronces. J’en suis à ce stade. Mes avant bras sont zébrés d’égratignures ; quelques épines ont blessé ma chaire, et le sang à coulé. Mais je dois continuer, à genou, penché en avant, le souffle parfois coupé, jusqu’au moment où le jardin exprimera sa beauté. C’est alors que je pourrai m’assoir et contempler un instant le résultat de mon travail, en me laissant pénétrer par des pensées plus profondes. Mais à la saison prochaine, il faudra recommencer. Dans l’existence, le repos est toujours de courte durée.
Manifestement, ce jardin est attentivement entretenu, cultivé de façon rationnelle et je crois que s’y épanouissent harmonieusement certaines variétés d’espèces, qui sont autant de richesses !
Je connais bien ce besoin de connivence avec soi-même, que vous ressentez.
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