Mes vies littéraires

Son regard parcours les rayonnages de la librairie puis s’arrête sur le troisième rang. De son index il effleure le dos de quelques volumes, en saisit un, passe plusieurs secondes sur la quatrième de couverture, lit la première page,  certains paragraphes de la page 110, puis le repose sur l’étagère. Il s’empare d’un autre volume, puis d’un troisième, et ainsi de suite, en procédant de même, pendant un long moment. Son doigt se pose enfin par hasard sur « le voyage au bout de la nuit ». Quatrième de couverture, premières lignes, page 110, 111… puis page 1, 2, 3. Il prend le livre, passe à la caisse, le glisse dans sa poche et s’en va. Pendant plusieurs jours il sera Louis Ferdinand Bardamu, et le redeviendra de temps en temps, toute sa vie.

 

2 réflexions au sujet de “Mes vies littéraires”

  1. Les rencontres entre les gens. Les rencontres entre les livres et les gens. Les rencontres entre les gens à travers les livres. C’est absolument fascinant, et j’aimerais savoir à quel point ça nous définit (sans même parler d’influence).
    Dans un documentaire (qui passera mardi sur la 2), une jeune femme déclare qu’elle aurait aimé, de tout son cœur, rencontrer Victor Hugo.
    Peut-être l’a-t-elle déjà rencontré?

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  2. Victor Hugo avait l’immense talent de pouvoir être lu à tout âge. Qui n’a pas été pendant le temps d’une lecture, Cosette, Gavroche, et plus tard Jean Valjean. Qui ne s’est pas senti un jour proche de Casimodo ou de l’homme qui rit. Chacun peut s’emparer d’un personnage, en faire un ami, un second soi-même, qui vit avec nous dans un petit recoin, avec lequel on peut dialoguer quand on en a besoin.

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